« Gaucher contrarié, j’ai toujours eu des difficultés à lire depuis tout petit. La découverte de l’œil directeur m’a permis de mieux les comprendre. Les exercices proposés par Joëlle m’ont aussi permis de me familiariser avec ma main gauche et a fait ressortir des sensations d’apaisement, de sérénité et de créativité. Les appliquer au quotidien n’est pas toujours facile et demande un véritable investissement mais il y a un réel changement qui se dégage de la latérapédagogie ».

Anne-Marie Rebut, professeur en graphologie-graphothérapie à Villeurbanne, s’est prêtée à l’analyse de mes trois écritures : 

  • De gauche à droite / main droite,
  • De gauche à droite / main gauche,
  • Et de droite à gauche / main gauche sur papier calque Canson.

“ L’observation première de ces trois écritures est surprenante et je constate une aisance graphique incroyable, plus marquée ‘main gauche de droite à gauche’. 
Après une étude plus attentive et désireuse d’amener plus loin cette recherche, j’ai entrepris de contacter d’autres gauchers contrariés utilisant de temps en temps, depuis l’adolescence, un espace de liberté graphique en s’autorisant à écrire de droite à gauche. Gauchers contrariés depuis leur enfance ils ont été heureux d’en parler et de se sentir re-connus. Cette pratique graphique, il faut la recituer dans leur histoire personnelle : ils se souviennent petits avoir écrit en miroir et avoir eu le sentiment de voir à l’endroit ce que les autres voyaient à l’envers ! Ils ont dû aménager leur geste pour se réadapter au monde des droitiers en adoptant le sens gauche-droite conformément à la règle. 
Je suis surprise de remarquer les mêmes constantes : dans les écrits ‘main gauche de gauche à droite’, on peut relever bon nombre de lettres formées à rebours : il s’agit de la direction du tracé des lettres : d, g, q, f, p, en particulier. Il arrive que certains scripteurs, ce qui est assez fréquent à l’adolescence, se détachent du sens enseigné pour l’exécution de certaines lettres. Plusieurs lettres de l’alphabet se prêtent à ces transgressions qui apportent de par leur sens d’exécution inversé au regard des normes, certaines modifications plus ou moins importantes de la forme. Il est à noter que chacune de ces lettres, analysée par le graphologue est chargée d’une certaine valeur affective. 

En me penchant sur l’écriture dite ‘en miroir’, ‘main gauche de droite à gauche’, j’observe la disparition de ces lettres à rebours et je découvre une à une ces lettres retrouvant de façon naturelle et tout à fait logique leur sens !

Poussant davantage ma réflexion, je comprends et mesure la souffrance des gauchers contrariés de la main ou par le sens d’écriture gauche-droite, à qui on demande un effort d’adaptation immense. Non seulement l’apprentissage de l’écriture est long et lent mais s’il s’avère être aussi douloureux ; on peut facilement envisager le risque de découragement puis de renoncement. Le fait qu’il exige tant d’efforts mérite toute notre attention. Cela ne nous laisse pas indifférents. 
Produire des lignes de droite à gauche est pour le gaucher contrarié de la main et ou du sens, une façon de se détendre, de ‘se détordre le cerveau’. Cela lui redonne de l’énergie, le repose, le console et dans les moments où il ne va pas bien, le calme instantanément. L’action thérapeutique de cet exercice peut se justifier par sa valeur de déconditionnement et de détente. Ces scripteurs sur-adaptés se sentent libérés d’un carcan et peuvent errer sur la feuille, chercher, et enfin se dire véritablement dans le sens qui leur est propre. Cette plage de repos, ils se l’accordent pour eux ou pour s’amuser à communiquer avec leurs semblables. Ils retrouvent ‘le plaisir d’origine’ ! Comme le dit l’un d’entre eux. 

En graphothérapie, un de nos rôles est de détendre le geste pour le libérer afin de permettre à des enfants ou adolescents dysgraphiques pour diverses raisons, de retrouver le plaisir d’écrire. Un enfant qui ne serait pas passé par le stade du plaisir ne trouvera jamais une écriture heureuse. Or, comment une écriture pourrait-elle être harmonieuse si elle n’est pas tracée avec plaisir ? Il nous incombe à nous graphothérapeutes d’y veiller et d’y porter remède.

La formation continue est indispensable dans nos métiers de thérapeutes. J’ai donc l’occasion de suivre des conférences et de prendre beaucoup de notes sur cahier de papier calque dans mon sens d’ouverture droite-gauche bien entendu ! »

*Retrouvez ce témoignage dans « Gauchers de la main ? Droitiers de l’œil ? Découverte de la latérapédagogie », Éditions Pierre Téqui

Voici le témoignage d’une jeune femme de 35 ans, gauchère homogène.

« Suite à un entretien avec Joëlle, nous avons abordé le thème de la gaucherie avec son lot de difficultés par rapport à notre société et la façon dont elle fonctionne (lecture et écriture de gauche à droite, monde fait principalement pour les droitiers…).

Je suis gauchère homogène et lui ai fait part de mes difficultés depuis toujours quant à lire et à comprendre rapidement un texte.

Nous faisons un test et je m’aperçois que c’est mon œil gauche qui est directeur ; c’est lui que je sollicite en priorité en particulier pour la lecture. 
Joëlle m’explique alors qu’il est juste question de mettre davantage d’énergie dans mon œil droit. 
J’ai donc porté volontairement mon attention sur mon œil droit lorsque je lis. Le résultat a été presque immédiat. J’ai ressentis un soulagement car au lieu de « pousser les mots » avec mon œil gauche pour lire je les tirais avec mon œil droit. 
De jours en jours, j’ai accru ma vitesse de lecture et de compréhension des textes. 

Ce « petit » détail porté à ma conscience en me donnant le temps de l’expérimentation à changé ma vie au quotidien, la rendant tellement plus aisée ! »

Ci-dessus, écriture Arabe tracée de gauche à droite avec la main droite.

Ghada est droitière homogène, d’origine libanaise. Sa langue maternelle parlée et écrite est l’arabe – graphisme droite / gauche. Comme la plupart de ses compatriotes, elle est donc droitière contrariée par le sens d’écriture droite / gauche. 
Enfant, elle commence à apprendre le français et son hémisphère gauche aura sans nul doute la satisfaction d’utiliser le sens gauche / droite, sens d’ouverture dominant de sa main droite et de son œil droit, celui pour lequel le fonctionnement de son cerveau de droitière est normalement fait. Ghada viendra en France finir ses études.

Dans le cadre de la formation continue Vittoz, je propose à notre groupe parisien, une journée de sensibilisation à la latérapédagogie. Le témoignage de Ghada m’arrive par courriel le soir même :

« La connexion main gauche avec mon cerveau droit m’ouvre à mon espace émotionnel. Je fais aussi le lien avec la migraine source de beaucoup de souffrance physique dans mon cerveau droit et également sur le plan psychique. La souplesse que cela m’apporte dans mon fonctionnement cérébral côté droit est énorme déjà ». 

Trois mois s’écoulent. Ghada souhaite me faire part de ses avancées :

« Je viens partager avec toi la joie de ma nouvelle découverte : je suis bien, de par mes origines, une droitière contrariée par le sens ! Je découvre à travers l’exercice des “ deux sens d’ouverture ”, un aspect particulier et personnel dans lequel je m’identifie. C’est pourquoi la langue française est plus facile pour moi à écrire, non seulement parce que je l’écris depuis fort longtemps déjà, mais aussi parce-que je me rends compte qu’elle se fait dans le sens dominant de mon ouverture. 
Mais voici mes impressions lorsque j’ai écrit en arabe avec la main droite de gauche à droite sur papier calque : sensation d’ouverture très agréable ; je n’ai pas senti de sensation de vide ou un manque de repère ; c’est simple, léger et confortable d’écrire. Lorsque j’ai inversé le papier calque pour voir ce que l’écriture donnait, j’ai été scotchée !!! Car, j’ai découvert une écriture fluide, claire et lisible du premier coup, étonnant vraiment, et ce, malgré que je n’ai pas écrit l’arabe depuis des lustres ! Il est clair qu’un petit temps d’adaptation, c’est-à-dire ralentir le rythme d’écriture au début est important pour que la spontanéité vienne. Histoire de me nourrir du bénéfice de la sensation et ça met de l’ordre en moi ! Je ne manquerai pas de le refaire. Quel bonheur de découvrir cela !!! ”. 

Ghada conclue : 

“ Mes “ deux côtés ” sont bons pour moi : 

Mon hémicorps gauche en mouvement, particulièrement la main, active mon cerveau droit, c’est mon identité, mes racines, mon plaisir, mon coté lumineux et créatif ; là où il y a de l’envie, du désir, de l’émotion ; en somme, le lieu de mes “ actes voulus ”, de mon moi profond. 
Mon hémicorps droit, par les tracés de ma main droite active mon cerveau gauche : c’est davantage la part volontaire de ma personnalité, celle qui met en route mes capacités à décider, certes avec sincérité et je sens moins que cela fasse appel à l’émotion. C’est le côté de mes “ actes volontaires ”, de mon “ JE ”, “ je veux, je choisis, je décide et je fais ”. 
Je tire mon chapeau, et à toi et aux capacités en moi ! Je deviens de plus en plus autonome face à mes migraines qui sont de plus en plus contrôlables”.

*Retrouvez ce témoignage dans « Gauchers de la main ? Droitiers de l’œil ? Découverte de la latérapédagogie », Éditions Pierre Téqui

Quel est l’enseignant qui n’a pas rencontré dans sa carrière un enfant « dys sur dys » : dyslexique, dyspraxique, dysgraphique….

Une institutrice de primaire accepta un jour qu’un de ses élèves, gaucher en grande difficulté (dyspraxique, dysgraphique), non contrarié de la main mais de fait contrarié par le sens gauche / droite de la lecture et de l’écriture, écrive au moins l’ensemble des poésies de l’année sur cahier de papier calque, dans son sens d’ouverture, à savoir de droite à gauche. Les dessins correspondants faits par l’enfant furent collés sur la page de droite. Les comportements et les humeurs du garçon s’améliorèrent peu à peu….

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, cela lui permis de davantage se sociabiliser : il investissait son espace dominant, affirmant son identité de gaucher, tout en donnant aux droitiers de son entourage la possibilité de s’adapter (le droitier retournera le calque pour lire dans le sens conventionnel, de gauche à droite) à ce qu’il était en train de devenir : un gaucher à l’endroit !

 Dernièrement, cinq mois avant ses épreuves de CAP-menuisier, un jeune de 17 ans me consulte pour les indications suivantes :

  • Gaucherie contrariée de la main ;
  • Lecture et écriture lentes ;
  • Difficultés cognitives (concentration, compréhension, mémorisation, restitution) particulièrement en Français, technologie et travail en atelier ;
  • Stress, peurs, angoisses, perte de la confiance en soi…

Quelle ne fut pas l’étonnement du professeur de français lorsque David présenta un « devoir maison » fait sur feuille de papier calque : 
« Ah ! C’est plutôt curieux, mais du moment que tes exercices sont faits et que je peux les lire pour les corriger (sous entendu, en retournant le calque pour une lecture de gauche à droite), c’est l’essentiel ».

Qui plus est, David trouva un réel confort à rédiger ses fiches de révisions sur calque : 
« Cela m’a permis de mieux comprendre les stratégies demandées, de mieux les mémoriser. En fait, de relire de droite à gauche m’aide vraiment beaucoup. Globalement, je me sens plus sûr de moi, j’ai plus confiance en moi ».

« J’ai découvert que j’étais gaucher lors de la première séance de contact pour notre fils.

Vous nous avez testés, ma femme, notre fils et moi-même : nous nous sommes tous les trois révélés gauchers de l’œil.

Le travail pour aider notre fils gaucher (homogène) en difficulté a commencé et de mon côté vous m’avez suggéré de m’entraîner à la maison à écrire avec la main gauche.

Au début je trouvais ça vraiment étonnant comme proposition et puis j’ai pris une feuille chez moi et j’ai écrit de droite à gauche avec ma main gauche. Il m’a fallu une 2ème séance pour comprendre comment faire pour former la lettre o, et une fois ça compris, j’ai compris comment former toutes les autres lettres et je me suis lancé de gauche à droite….Et j’y ai pris du PLAISIR ! Énormément de plaisir, ma main écrivait joliment, des lignes fluides, du plaisir total.

Autre chose est apparu : lorsque j’écris de ma main gauche, mon œil droit est très concentré puisque ma main cache à mon œil gauche ce qui vient, donc c’est mon œil droit qui est actif et donc mon cerveau gauche.

Or j’ai constaté avec grand étonnement, lors d’une autre séance que j’étais capable de dessiner très bien à la main gauche ce qui était devant moi (paysage), sans me lasser alors qu’avec la main droite, je me sais nul en dessin. J’ai senti qu’avec la main gauche, œil droit, cerveau gauche, je n’étais jamais perturbé par tout un tas d’émotions et que je pouvais abattre des sommes de travail, analyser, dessiner en restant bien concentré.

Alors j’ai essayé de prendre ma main droite, donc plutôt pour moi, œil gauche et don cerveau droit, et là immédiatement, c’était : « remonté d’émotions, rêveries, etc… » ce côté là est sympa, ça fait de moi un créatif, mais franchement j’aimerais parfois qu’il reste au vestiaire et laisse le côté bucheur s’exprimer avec force et puissance.

Enfin ce matin, pour la fête de la musique, je jouais de la flûte à bec à la crèche pour les enfants. Et j’ai réalisé que la main maîtresse qui tient la flûte est la main GAUCHE ! La flûte à bec, un instrument thérapeutique pour les gauchers me suis-je dit ? Et pourquoi pas ?

Merci ! »

Aline, une gauchère de l’œil et droitière de la main – 24 ans

« Je n’ai jamais aimé lire. Cette activité m’a toujours demandé un effort considérable, ne serait-ce que de lire 2 pages. Pour comprendre le contenu je devais systématiquement relire 2 ou 3 fois les phrases pour les comprendre. Même de lire un texte sur ordinateur me provoquait de forts maux de tête. J’avais de sérieuses difficultés d’attention et de concentration. Un latérapraticien a réhabilité ma gaucherie de l’œil. En stimulant ce dernier en ouverture vers la gauche, j’ai découvert un nouvel espace. Il m’a ensuite appris à reposer mon œil gauche en faisant travailler mon œil droit qui maintenant est devenu complètement directeur pour la lecture. Celle-ci est fluide, je comprends les textes instantanément, je n’ai plus de maux de tête et je commence à prendre goût à la lecture. Même en solfège, pour lire les partitions de musique, je n’ai plus « la nausée » » !

 


 

Vincent, un gaucher de l’œil et de la main – 53 ans

« Grâce à cette méthode et au cahier calque CANSON, je suis enfin autorisé à écrire publiquement en ouverture de droite à gauche. Je me sens pour la première fois pleinement gaucher, n’ai plus mal au poignet ; je suis unifié et rempli d’une nouvelle énergie de vie ! J’ai retrouvé confiance en moi ».

 


 

Zoé, une gauchère de l’œil et de la main – 14 ans

« J’ai appris à lire en CP et c’est cette année là que j’ai commencé à bégayer. Par la suite, je redoutais toujours de me faire interroger à l’oral. Avec la Latérapédagogie / Latérathérapie, j’ai pu remettre de la cohérence entre ma pensée et ma parole. Dernièrement, en utilisant cette stratégie, j’ai osé réciter un texte devant toute la classe et n’ai « accroché » que trois mots. Je suis vraiment fière de moi ».